Les croyances limitantes : comment dépasser ces obstacles invisibles

Qui ne s’est jamais dit :

  • “Je n’ai pas assez d’expérience pour ce poste.”
  • “Je ne suis pas fait pour ce métier.”
  • “À mon âge, c’est trop tard pour changer de carrière.”

On a tous une petite voix dans notre tête qui nous freine régulièrement, comme un cadenas mental : c’est ce qu’on appelle une croyance limitante. Et on peut même en parler au pluriel parce qu’elles sont nombreuses.

Les croyances limitantes nous influencent sans que l’on s’en rende compte. Elles agissent sur :

  • nos décisions : on renonce avant même d’essayer
  • notre confiance : on se dévalorise
  • notre vision de l’avenir : on limite nos ambitions

En un mot, elles enferment notre potentiel et nous empêchent d’agir. Conséquence : on n’avance pas, on ne progresse pas… puisque ce n’est pas pour nous ! A moins de travailler dessus pour les repérer au moment où elles agissent et ne plus leur laisser le contrôle❗️

Alors d’où viennent les croyances limitantes❓Comment ça fonctionne❓Et surtout, comment s’en débarrasser❓ ⤵️

Point de départ : dès le plus jeune âge

croyances limitantes

Les croyances limitantes sont profondément ancrées dans nos esprits. Elles se construisent souvent de manière insidieuse dans les moments ou les environnements où l’on est les plus vulnérables :

▶️ L’enfance : terreau fertile des croyances

Les croyances limitantes commencent souvent dès l’enfance, à travers les messages reçus de nos parents, enseignants ou figures d’autorité. Des phrases comme “Tu n’es pas bon en maths” ou “Ce n’est pas pour toi” peuvent façonner durablement notre perception de nos capacités.

👉 Selon Verywell Mind, ces affirmations répétées s’intègrent dans notre subconscient comme des vérités absolues, influençant nos comportements futurs et nos choix professionnels.

Par exemple, une personne ayant grandi avec l’idée que “les artistes ne gagnent pas leur vie” pourrait hésiter à suivre une carrière créative, même si elle en a le talent.

▶️ Les expériences marquantes

Entretien d’embauche ou examen raté, moment de gêne au lycée, sentiment de honte… la vie nous offre de nombreuses occasions de vivre des expériences marquantes. Et elles laissent des traces. Par exemple :

  • un échec scolaire peut nous faire croire que nous ne sommes “pas faits pour apprendre”, alors qu’il s’agissait peut-être d’une méthode inadaptée
  • une humiliation publique peut devenir une base pour généraliser des croyances, comme “Je ne suis pas fait pour diriger une équipe”

Ces croyances agissent ensuite comme des filtres à travers lesquels nous observons les nouvelles opportunités.

▶️ Les normes sociales et culturelles

Notre environnement social et culturel agit comme un puissant miroir. Les opinions et croyances des amis, collègues ou médias façonnent notre perception de ce qui est possible… ou non. Et encore une fois, ça influence nos choix et nos actes.

Par exemple :

  • “Changer de carrière après 40 ans est trop risqué”, une idée courante dans de nombreux pays
  • “Les femmes ne peuvent pas exceller dans les domaines techniques et avoir une vie de famille équilibrée”, un stéréotype encore persistant

Pourquoi les croyances limitantes nous empêchent d’agir ?

Les croyances limitantes nous impactent à plusieurs niveaux :

❌ nos comportements : nous évitons de nous exposer à de nouvelles expériences, par peur de l’échec. Exemple : ne pas postuler parce qu’on pense ne pas être assez qualifié

❌ notre estime de nous-mêmes : ces pensées renforcent un sentiment d’infériorité et d’inadéquation. Selon une enquête de Harvard Business Review, les croyances limitantes sont souvent à l’origine du syndrome de l’imposteur, qui affecterait 70 % des professionnels.

❌ nos interactions sociales : elles limitent nos capacités à établir des relations sincères ou à demander de l’aide, par peur d’être jugés ou rejetés.

Identifier ses croyances limitantes : une étape essentielle

Pour pouvoir travailler sur ses croyances limitantes, la 1è étape était d’en avoir conscience. La 2è est à présent de les repérer. Ce qui peut se faire assez facilement finalement mais toujours avec méthode :

1. Écouter ses pensées automatiques : ce sont des phrases récurrentes, négatives, qui sont souvent révélatrices. Les noter permet de s’en saisir encore davantage : “Je n’ai pas assez d’expérience”, “Je ne mérite pas ce poste”…

2. Les remettre en question : pour cela, il y a 1 question clé: “Est-ce un fait ou une simple interprétation ?”

👉 Byron Katie, pionnière en développement personnel, propose une méthode simple : se poser 4 questions pour chaque pensée limitante, dont la clé est “Comment me sentirais-je si cette pensée n’existait pas ?”

3. Demander des retours extérieurs : parfois, nous sommes notre juge le plus sévère. Un collègue, un ami ou un membre de notre famille peut mettre en lumière nos forces.

Dépasser ses croyances limitantes : des outils concrets

✅ La reprogrammation mentale : remplacer le négatif par du positif

Exemple :

  • Avant : “Je ne suis pas fait pour le management.”
  • Après : “Je peux apprendre et développer mes compétences managériales.”

C’est simple, on pourrait même dire que ça ne paye pas de mine et pourtant c’est très efficace. Pourquoi ? Parce que nous sommes beaucoup plus habitués à penser négativement que positivement. Alors si on rééquilibre la balance et qu’on inclut du positif dans nos pensées, tous les jours, notre état d’esprit va devenir beaucoup plus positif. Et donc forcément aussi notre vision de nous-mêmes et de nos capacités.

✅ La visualisation positive

Là encore, le principe est simple : plus on répète un scénario, plus notre cerveau percevra cette réalité comme accessible. Donc à nous d’écrire un scénario positif !

Par exemple, si l’on se dit “Je ne suis pas fait(e) pour parler en public”, l’idée est de s’imaginer sur scène, à l’aise et captivant l’attention de l’audience. Mais ce n’est pas tout, il s’agit aussi de vivre la situation comme si on y était : ressentir les émotions, les sensations, observer le public, leurs visages bienveillants, leurs sourires rassurants.

Cette technique réduit la peur et renforce notre confiance. Donc forcément, ça augmente nos chances de succès. Pas étonnant qu’elle soit utilisée par de nombreux sportifs !

✅ L’exposition progressive et la méthode des petits pas

Combiner l’exposition progressive et la méthode des petits pas est une approche puissante pour surmonter les peurs et les croyances limitantes.

L’exposition progressive consiste à affronter de manière graduelle une situation qui génère de l’appréhension. Autrement dit, il s’agit de s’y habituer à petites doses.

Par exemple, si vous craignez de prendre la parole en public :

  • commencez par vous entraîner seul(e) devant un miroir
  • passez ensuite à un environnement sûr, comme parler devant un proche ou un petit groupe de collègues
  • enfin, augmentez progressivement le niveau de difficulté, jusqu’à vous sentir à l’aise pour intervenir lors d’une réunion

👉 Chaque petite victoire affaiblit la croyance initiale. D’ailleurs, Behavior Research and Therapy a publié une étude montrant que l’exposition progressive est une des méthodes les plus efficaces pour traiter l’anxiété et améliorer la confiance en soi. Elle désensibilise progressivement le cerveau aux stimuli stressants, tout en renforçant le sentiment de compétence 💪

La méthode des petits pas consiste quant à elle à décomposer un grand objectif en tâches simples et gérables.

Par exemple, si votre objectif est de changer de carrière et que ça vous semble insurmontable, vous pourriez :

  • commencer par consulter des vidéos ou des articles sur le métier visé
  • participer à un événement réseau dans ce secteur
  • suivre une micro-formation en ligne
  • et enfin envoyer votre CV pour un poste où les débutants sont acceptés

👉 Chaque étape accomplie vous rapproche de l’objectif et donc renforce votre confiance. Autre effet positif : ça diminue les barrières mentales qui vous empêchent d’aller plus loin.

Associer l’exposition progressive à la méthode des petits pas est particulièrement efficace pour dépasser des croyances limitantes profondément ancrées. Par exemple, si vous vous dites “Je suis incapable de diriger une équipe”, vous pourriez :

  1. Commencer par observer un collègue en situation de leadership (petit pas).
  2. Assumer une tâche de coordination dans un petit projet (exposition progressive).
  3. Graduellement prendre des responsabilités plus larges tout en cherchant du feedback.

✅ Les histoires inspirantes

C’est un outil très puissant que j’apprécie particulièrement. Elles nous permettent de trouver de la force à travers les histoires vécues par d’autres. Des autres que l’on imagine forts à première vue et pour lesquels on pourrait se dire que la vie a été douce. Et pourtant, derrière les apparences, on découvre les obstacles, les échecs, la résilience, les efforts et le succès à force de détermination.

Ces histoires sont nombreuses, alors pour l’exemple je prends sans hésiter celle d’Oprah Winfrey. Car derrière l’icône mondialement connue, il y a de nombreux obstacles.

Oprah Winfrey a grandi dans la pauvreté : sa mère, femme de ménage, peinait à joindre les deux bouts. Signe de cette misère, Oprah portait des robes faites de sacs de pommes de terre. Son enfance fut également marquée par des abus sexuels. À 14 ans, elle tombe enceinte : son bébé n’a pas survécu.

À 22 ans, Oprah obtient un poste de présentatrice de nouvelles dans une chaîne locale. Or son approche émotionnelle des reportages lui vaut d’être licenciée. Motif: “inapte pour la télévision”.

Elle rebondit en acceptant un rôle d’animatrice pour une émission locale à faible audience, People Are Talking. Son authenticité et son empathie lui permettent de captiver les téléspectateurs. Et ce n’est qu’un début. En 1984, elle est repérée par une chaîne qui lui confie les rênes d’une émission matinale en perte de vitesse, AM Chicago. Grâce à son style chaleureux et sa capacité à créer un lien unique avec son public, l’émission connaît un succès fulgurant. En 1986, l’émission est rebaptisée The Oprah Winfrey Show et diffusée à l’échelle nationale.

Pendant 25 ans, Oprah utilise son programme pour aborder des sujets variés : développement personnel, justice sociale, bien-être, et même des tabous comme les abus ou la santé mentale. Cette capacité à briser les croyances limitantes des spectateurs en partageant des récits authentiques contribue à sa renommée mondiale.

Au-delà de son succès télévisé, Oprah devient une femme d’affaires redoutable. Elle fonde sa propre société de production, Harpo Productions, devenant ainsi la première femme afro-américaine milliardaire. Elle investit également des millions dans des initiatives éducatives, notamment The Oprah Winfrey Leadership Academy for Girls en Afrique du Sud.

Source : Biography.com

Les croyances limitantes nous heurtent et nous bousculent mais elles ne sont pas insurmontables. Surtout, elles ne définissent pas notre potentiel et encore moins notre avenir, sauf si on leur en donne le pouvoir…

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